Coupures d’électricité, hausse des tarifs : les solutions existent !

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Si la catastrophe de Fukushima a entraîné dès 2011 une prise de conscience planétaire concernant le caractère nécessairement provisoire du nucléaire en tant que source d’énergie, en France nous n’avons pas encore fait face à cette réalité. L’hiver qui s’engage devrait nous y forcer.

 

Coupures d’électricité : un parc nucléaire en fin de course

 

L’électricité d’origine nucléaire représente actuellement en France 75% du parc de production. Or actuellement vingt et un réacteurs, sur un total de cinquante-huit, sont à l’arrêt : dix font l’objet d’une maintenance ordinaire, quatre ont connu des incidents et sept doivent subir un contrôle de la résistance des générateurs de vapeur.

Au total, suite à l’intervention de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) qui s’inquiète publiquement, treize réacteurs devraient rester hors circuit en décembre, et neuf durant la totalité de l’hiver. Cette indisponibilité intervient au pire moment de l’année : l’hiver est bien sûr le moment où les français ont besoin de se chauffer, mais aussi de s’éclairer plus que le reste de l’année en raison de la brièveté des journées.

Pour faire face à cette situation de crise, EDF limite les exportations : le quotidien Les Echos rappelle qu’en octobre 2016, selon le bilan mensuel de RTE, la France a exporté 523 gigawatt­heures d’électricité, soit 89% de moins que sur la même période il y a un an.

Mais cela ne suffira pas : la France importe(ra) donc de l’électricité auprès de ses voisins, sans être pour autant en mesure de garantir un service continu. Et si la température descend de plus de 3 degrés Celsius en dessous des normales saisonnières, le risque de coupure devient réel.

 

La double peine : des coupures d’électricité et des hausses

 

L’impact qu’auraient ces coupures sur la population française est difficilement imaginable à l’heure actuelle, déjà en termes de santé (pathologies du froid), mais aussi en termes économiques (fonctionnement des entreprises et de la fonction publique).

S’ajoute à cela la perspective désormais certaine d’un poids financier accru à moyen et à long terme : cette situation, liée au choix du « tout nucléaire », a déjà fait flamber le prix du mégawattheure (plus de 100 € le mégawattheure depuis octobre en France contre 23€ le mégawattheure en moyenne sur le premier semestre 2016), et c’est loin d’être terminé. A l’entretien du parc nucléaire actuel s’ajoutent en effet des mises à niveau toujours plus exigeantes en termes de sécurité qu’EDF devra financer, et donc reporter sur le prix de son électricité.

S’il fallait donc une raison purement économique à la transition vers un mix énergétique beaucoup plus axé vers les énergies renouvelables, elle existe désormais, et tout porte à croire qu’elle serait acceptée, sinon réclamée, par une population française désormais mature sur les questions environnementales.

 

Une prise de conscience universelle

 

C’est avec une phrase de Jacques Chirac, prononcée en septembre 2002 à Johannesburg devant l’assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre, que la classe politique française semble prendre conscience au plus haut niveau de l’urgence climatique : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », s’exclamait le chef de l’Etat français.

Pour autant ce n’est qu’en 2007 que la question de l’environnement fait l’objet d’un débat central et public : le Grenelle Environnement, voulu par Nicolas Sarkozy, alors Président de la République, et organisé par Jean-Louis Borloo, Ministre de l’Ecologie, s’attelait pendant plusieurs semaines à apporter des réponses concrètes aux questions environnementales contemporaines. Sans pour autant parvenir à trancher sur la question de la taxe carbone et sur celle du nucléaire notamment.

Un an plus tard, en 2008, le paquet climat-énergie adopté par le Parlement Européen définissait la directive des « 3 X 20 » :  diminuer de 20% les émissions de gaz à effet de serre des pays de l’UE, atteindre 20% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique européen et réaliser 20 % d’économies d’énergie.

Plus près de nous, mais directement dans cette lignée, la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) s’attaquait à l’été 2015 aux problèmes de fond : limitation des émissions de gaz à effet de serre, développement des énergies renouvelables, la loi développe quarante-deux mesures à même de mobiliser conjointement les entreprises, les territoires et les citoyens.

Par ailleurs, les premières étapes de l’entrée en vigueur de la LTECV se sont déroulées dès l’automne 2015 sur fond de COP 21, débouchant sur les Accords de Paris, que suivra un an plus tard la COP 22, organisée au Maroc. Médiatiquement, c’est désormais au rythme du pouls de la planète que s’organise l’agenda des décideurs économiques internationaux.

 

Vers un mix énergétique 100% renouvelable

 

Et dans les faits, c’est indéniable, il existe une dynamique en faveur des solutions durables : si l’on revient en France, selon le dernier panorama de l’électricité renouvelable, les énergies renouvelables couvrent 19,5% de la consommation d’électricité au troisième trimestre 2016, ce qui représente une progression de 6,6% par rapport au même trimestre 2015.

Pour autant nous sommes encore loin d’avoir exploité tout le potentiel des énergies renouvelables : dans la continuité de l’étude de l’Ademe qui, dès 2013, montrait les voies possibles pour atteindre 100% de renouvelables pour l’électricité française, l’Université de Stanford publiait en octobre 2016 une étude qui confirmait celle de l’Ademe tout en allant encore plus loin – le 100% renouvelables, et non plus seulement l’électrique – à l’horizon 2050.

D’utopie, la perspective d’une société organisée autour de l’énergie renouvelable est ainsi devenue une hypothèse, puis une certitude. La seule inconnue reste désormais son délai d’avènement, dicté par le gouvernement qui continuera à supporter une filière d’avenir en voie vers l’autoconsommation.

 

Des solutions durables et opérationnelles

 

En effet, tout est en place désormais : l’ouverture du marché de l’énergie incite les consommateurs à regarder de plus près leurs consommations d’électricité. Les réglementations liées à l’environnement sont de plus en plus favorables à l’éco-responsabilité. Les sources d’énergies renouvelables sont aujourd’hui rentables et font chaque jour la démonstration qu’elles fonctionnent. Regardons quelques exemples plus en profondeur :

Le photovoltaïque connecté réseau par exemple vient de trouver une dynamique nouvelle grâce à des appels d’’offres récemment renouvelés par Ségolène Royal, Ministre de l’Ecologie et de l’Energie. Cette technologie, qui permet aux propriétaires de biens immobiliers de rentabiliser les surfaces inoccupées de leurs toitures ou de leurs parking, permettant de vendre de l’électricité au réseau est non seulement une source d’énergie propre en expansion, mais aussi un pourvoyeur d’emplois qualifiés non négligeable : si la France misait sur un mix électrique 100% renouvelables, l’Ademe estime que cela pourrait créer entre huit cent mille et neuf cent mille emplois.

Autre solution mature, l’autoconsommation qui permet aujourd’hui d’atteindre des temps de retour sur investissement offrant des perspectives très avantageuses pour les consommateurs d’énergie. Comme son nom l’indique, l’autoconsommation permet au consommateur d’utiliser l’énergie qu’il a produite. Le but de l’autoconsommation est de couvrir de manière optimale les besoins en énergie pendant les heures les plus chères. La faisabilité de ces projets demande une grande expertise qui va au delà d’un simple examen des factures d’électricité : le tout réside dans le bon dimensionnement de la centrale solaire par rapport aux besoins de son occupant.

Grâce aux algorithmes, l’utilisateur peut prétendre à réduire sa facture d’énergie de plus de 30% et d’acquérir ainsi une forte indépendance énergétique. Cette application du solaire est ainsi vertueuse pour les secteurs forts consommateurs d’énergie tels que l’industrie, les supermarchés, les collectivités territoriales.

La dynamique « consommez moins, consommez mieux » est ainsi en marche. Le marché de l’énergie est déjà focalisé sur l’étape suivante : la possibilité d’être producteur d’énergie afin de la consommer localement, mais aussi de devenir le fournisseur d’énergie pour les autres se retrouvant n’importe où en France : c’est l’ère de la numérisation de l’énergie – certains l’appellent Uberisation.

Cette révolution numérique a déjà été opérée dans de nombreux secteurs tels que la finance ou la vente par correspondance. Il est désormais grand temps qu’elle gagne les autres secteurs : c’est la nature qui nous le rappelle.

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Source de l’article Le cercle des Echos l Tribune de Pascal Marguet, Président d’Apex Energies

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